Dans une interview récente, Jean-François De Mol, Senior Director Sales EMEA chez BCD Travel, a discuté avec le magazine économique belge CCI Mag des tendances actuelles en matière de voyages d’affaires et des changements qu’elles apportent, pas seulement pour les entreprises belges.
Londres : Moins de déplacements professionnels à cause du Brexit ?
Le nombre de voyageurs d’affaires belges ayant acheté un billet d’avion pour Londres a baissé de 25 % de 2017 à 2018, avec pour conséquence une rétrogradation de la première à la cinquième place. On pourrait penser que l’incertitude liée au Brexit est responsable de cette dégringolade, mais comment expliquer alors que Londres se maintienne au départ de l’ensemble de l’Europe, et même au départ du Luxembourg ? « La liaison aérienne populaire et rapide entre Anvers et Londres a pris fin à la mi-2016, ce qui a poussé de nombreux voyageurs à prendre le train pour rejoindre Londres. La création d’Air Antwerp et de sa ligne vers Londres à l’automne 2019 a vu le nombre de passagers aériens au départ de la Belgique repartir à la hausse vers la capitale britannique. Nous aurons en outre probablement une meilleure idée de l’impact du Brexit dans les prochaines semaines. Il est donc difficile de distinguer les deux phénomènes, mais il y a de fortes chances que Londres reprenne une place dans le top 3, qu’elle n’avait pas quitté depuis au moins 10 ans », explique Jean-François De Mol.
En voyage d’affaires avec des compagnies low cost
Un temps boudées par les agences de voyage, les compagnies low cost font désormais partie des options proposées par les spécialistes du voyage d’affaires. « Chez BCD Travel, le low cost atteint aujourd’hui 10 % du nombre de billets émis, contre 1 % il y a 5 ans. Notre préoccupation est d’offrir la meilleure solution à nos clients, et dans certains cas, le fait de pouvoir partir de Charleroi, de rejoindre directement certaines destinations ou de réaliser une économie substantielle est une alternative intéressante », explique Jean-François De Mol.
Les nouvelles technologies vont changer la gestion des voyages
Comme tant d’autres secteurs, les voyages d’affaires sont eux aussi impactés par les technologies émergentes. Dans une étude récente, BCD Travel pointe plus spécifiquement 6 domaines de la gestion des voyages d’affaires sur lesquels les technologies émergentes vont influer :
- Sourcing : identification et sélection des fournisseurs, spécification des produits et services, tarif, contrat et paiement : autant de tâches de l’acheteur de voyages que les nouvelles technologies vont révolutionner.
- Devoir de diligence : la géolocalisation permet de savoir plus facilement où se trouve le voyageur et de lui envoyer des messages efficaces en cas d’alertes (météo, modifications de vols, tensions politiques, attentats).
- Communication : l’utilisation de l’apprentissage machine et de la blockchain (stockage de données) aident à communiquer en tenant compte des habitudes de voyage ; les chatbots, la réalité virtuelle, la géolocalisation et l’Internet des Objets permettent d’améliorer l’expérience du voyageur.
- Politique de voyage : les nouvelles technologies proposent des méthodes plus dynamiques pour faire respecter la politique de voyage (voir ci-contre).
- Paiements et dépenses : les nouveaux moyens de paiement et de déclaration pourraient un jour permettre aux voyageurs de voyager sans espèces et d’être libérés des notes de frais.
- Gestion de la performance : les statistiques proposées sont de plus en plus fines et détaillées ; elles permettent non seulement de faire évoluer la politique de voyage, mais peuvent aussi influencer la politique commerciale et la gestion de l’entreprise.
Bien-être & écologie
De nombreuses sociétés sont soucieuses de l’impact écologique de leurs voyages d’affaires et souhaitent pouvoir chiffrer le bilan carbone de leurs déplacements. La plupart des programmes de reporting des agences de voyages d’affaires proposent d’ailleurs ces statistiques. Certaines compagnies aériennes remplacent des gros porteurs par des appareils plus petits et moins polluants, offrant ainsi plus de flexibilité.
Le train peut, pour certaines destinations, concurrencer l’avion, mais si le coût est largement supérieur ou le temps du trajet trop important, le client continue à opter pour l’avion malgré ses émissions de CO2 supérieures.
Découvrez les efforts de BCD en matière de développement durable et lisez l’interview complète de Jean-Francois De Mol.
