Fort de 25 ans d’expérience, il a vu l’industrie évoluer en profondeur et nous livre sa vision sur l’utilisation de la technologie et des données pour optimiser les programmes de voyage.
Dans cet échange, Claude explique comment Technip Energies repense en permanence sa stratégie de voyage face aux bouleversements mondiaux – de l’instabilité géopolitique à la montée des attentes ESG. Il aborde le rôle clé des données et de l’automatisation, le potentiel de l’intelligence artificielle pour améliorer l’expérience utilisateur, et comment l’outil Trip Authorizer de BCD Travel aide Technip Energies à fluidifier les validations, renforcer la conformité et protéger les voyageurs dans un monde en constante évolution.
1. Claude, parlez-nous de votre parcours et de votre rôle chez Technip Energies.
Je suis Travel Manager chez Technip Energies depuis mars 2015. À mon arrivée, l’entreprise passait de la réservation hors ligne à un outil en ligne avec paiement centralisé – un vrai changement culturel. Je travaille dans le voyage d’affaires depuis 25 ans, même si j’ai commencé comme ingénieur et chef de produit, en France et à l’international. J’ai découvert le métier de Travel Manager par hasard avec une annonce interne. Ce fut une belle découverte, et je m’y suis pleinement investi depuis, jusqu’à devenir membre fondateur de l’AFTM (Association Française du Travel Management) et de BT4Europe (association des associations européennes de travel management).
2. Quels sont les plus grands défis que vous rencontrez aujourd’hui ?
Le défi numéro un, c’est la donnée. Il faut passer de processus manuels à des systèmes standardisés et globaux. Des données fiables et bien structurées sont essentielles pour réussir la transformation digitale du voyage. Cela touche tout : cybersécurité, RH, finance… Une mauvaise gestion des données freine les progrès, alors que les données bien gérées peuvent améliorer toute l’organisation.
L’intelligence artificielle est prometteuse, mais ce n’est qu’un outil. Elle doit répondre à un besoin, pas devenir une fin en soi. La vraie valeur, c’est de fournir des réponses rapides, précises et pertinentes aux voyageurs. En tant que Travel Managers, nous devons anticiper les tendances et prendre les bonnes décisions au bon moment, avec une vision globale. Il faut garder une vue d’ensemble : anticiper, construire des systèmes durables, et rester concentré sur l’expérience utilisateur, la valeur et les résultats mesurables.
3. À quoi ressemble une journée de travail satisfaisante” pour vous ?
Quand les attentes des voyageurs sont satisfaites et qu’il n’y a pas de plaintes – c’est gagné. Les perturbations arrivent, qu’il s’agisse de météo ou de grèves. Mais quand les voyageurs remercient l’équipe, cela montre que les systèmes mis en place fonctionnent, même sous pression. C’est là qu’on sait que le service est solide.
4. Quelles sont vos priorités stratégiques ?
- Le contrôle des coûts. C’est un défi permanent, surtout avec la frontière floue entre tarifs loisirs et affaires. Les voyageurs disent souvent : « J’ai trouvé moins cher moi-même ». Notre rôle est donc de bien communiquer les bonnes pratiques, même quand les paramètres sont complexes.
- La durabilité. Le reporting ESG et la mesure de l’empreinte carbone sont essentiels. Mais durabilité et optimisation des coûts ne vont pas toujours de pair. Les vols directs réduisent la fatigue mais coûtent plus cher. Il faut se poser la question : ce déplacement est-il nécessaire ? Peut-on voyager moins, mais mieux ?
- Maîtriser les technologies émergentes ainsi que la protection des données. Et simplifier la communication : les voyageurs veulent une vue consolidée de leur voyage.
Notre mission est de simplifier une réalité très complexe. L’écosystème du voyage est rempli de paramètres : types de tarifs, motif du déplacement, validation du manager…
5. Trip Authorizer (TA) est un outil clé chez Technip Energies. Qu’est-ce qu’il vous a permis d’accomplir ?
TA a apporté de la structure à nos process. Qu’il s’agisse d’un déplacement classique ou d’un voyage d’expatriation, tout passe par un cadre rigoureux. Si un élément clé manque – comme un code budget ou le nom du manager – la demande ne peut pas avancer. Cela garantit l’intégrité des données.
Notre processus TA intègre différents niveaux de validation : approbation du responsable budgétaire, notification du manager, et exceptions selon le niveau de risque des pays. Cette flexibilité nous permet de nous adapter localement tout en maintenant des standards de sécurité globaux.
Nous utilisons aussi les technologies BCD pour consolider les données de voyage et de facturation à travers les pays, ce qui enrichit notre comptabilité et améliore le reporting. Et quand un problème survient, il met souvent en lumière une faille dans la qualité des données – que nous pouvons alors corriger. C’est une amélioration continue.
Pour mesurer l’efficacité, nous faisons des audits réguliers et suivons le nombre d’incidents par mois sur des milliers d’autorisations de voyage. Quand il y en a, c’est souvent dû à des données obsolètes – que le système aide à détecter et corriger. C’est un bon indicateur que la solution fonctionne.
6. Qu’attendez-vous de votre TMC (Travel Management Company) ?
- La réactivité. Les voyageurs attendent des réponses immédiates. C’est la norme aujourd’hui. Les agents doivent être rapides et efficaces.
- Des conseils proactifs. Je veux que mes contacts chez BCD comprennent notre stratégie globale et proposent des solutions alignées. J’apprécie d’avoir un interlocuteur unique – quelqu’un qui voit la vision d’ensemble et nous aide à avancer.
- Une approche humaine. BCD apporte cela. La gouvernance chez BCD est fluide. Les collaborateurs se parlent. On ne gère pas juste des billets – on gère des personnes. Et ça change tout.
7. Quels sont les plus grands défis et opportunités à venir ?
Trouver l’équilibre entre contrôle des coûts et durabilité restera essentiel. Les volumes de voyage repartent à la hausse, mais il faut être intelligent dans notre approche. Technip Energies opère dans des zones géographiques très diverses, avec des besoins qui varient selon les projets. Il faut donc trouver le bon équilibre : voyager moins, voyager mieux, et soutenir à la fois la planète et nos objectifs financiers.
