Situation économique
D’une taille similaire au Kenya, neuvième économie d’Afrique, l’Éthiopie devrait passer à la septième place d’ici 2021. Malgré cela, son produit intérieur brut ne représentera toujours qu’un cinquième de la première économie d’Afrique, le Nigeria.
Les agriculteurs du pays se remettent actuellement d’une terrible sécheresse. La reprise du secteur agricole devrait permettre à l’économie d’atteindre 6,9 % de croissance en 2017. Le gouvernement commence à basculer ses fonds d’aide à la sécheresse vers d’ambitieux projets d’infrastructure qui devraient stimuler la croissance, améliorer l’environnement des entreprises ainsi que les perspectives du pays. En outre, la population éthiopienne de jeunes travailleurs soutient un secteur des services émergent. Enfin, le pays est de plus en plus performant dans l’exploitation de ses ressources naturelles.
Pour autant, l’Éthiopie doit encore résoudre certains problèmes de fond. Des réserves de change insuffisantes entravent sa capacité à résister aux chocs extérieurs et à honorer ses engagements extérieurs, tels que le paiement des dettes contractées auprès des prêteurs étrangers. Les effets prolongés de la sécheresse et l’invasion des chenilles légionnaires qui menacent les cultures de maïs entraînent les prix des denrées alimentaires à la hausse, ce qui attise une inflation généralisée.
Toutefois, dans l’ensemble, Oxford Economics reste optimiste et table sur des perspectives de croissance pour l’Éthiopie de 7,9 % en 2018.
Voyage
Le ministère éthiopien de la Culture et du Tourisme souhaite tripler le nombre de visiteurs étrangers dans le pays et accueillir plus de 2,5 millions de touristes d’ici 2020. Le pays se hisserait ainsi parmi les cinq premières destinations touristiques du continent africain. Les voyageurs américains représentent environ 20 % des visiteurs étrangers, un chiffre qui devrait se maintenir d’ici 2021. En 2016, le Royaume-Uni et la Chine représentaient chacun 7 % des arrivées. Selon les experts du secteur, le nombre de voyageurs en provenance de Chine devrait atteindre 8 % de part de marché d’ici 2021.
Le Liban constitue la première destination internationale des voyageurs éthiopiens, avec un cinquième des départs en 2016 vers ce pays du Moyen Orient, où travaillent nombre d’expatriés. D’autres destinations importantes incluent l’Arabie Saoudite, le Soudan et le Koweït. Chacun de ces pays reçoit 10 % des voyageurs internationaux vers l’étranger. Le Soudan devrait connaître la croissance la plus forte jusqu’en 2021, avec une augmentation supplémentaire de 7 % par an.
Le marché du voyage d’affaires en Éthiopie valait environ 800 millions de dollars américains en 2016, les voyages internes comptant pour 70 % du total des dépenses. Selon les prévisions d’Oxford Economics, l’ensemble des dépenses de voyage augmentera de 13 % par an entre 2018 et 2021, dont 9 % de croissance pour les voyages entrants.
Secteur aérien
Ethiopian Airlines domine le marché et assure 90 % des départs de l’aéroport international de Bole à Addis-Abeba. La compagnie aérienne dispose d’un réseau de 110 destinations dans 67 pays et est en position de monopole sur les vols entre Addis-Abeba et 14 villes sur tout le territoire éthiopien. La concurrence se résume à seulement neuf autres compagnies aériennes.
Alors que beaucoup de ses concurrentes africaines se replient et se restructurent, Ethiopian Airlines ouvre de nouvelles routes, augmente sa rentabilité et cherche à investir dans d’autres compagnies africaines pour étendre son réseau en étoile, reliant les villes du continent à des destinations long-courrier.
Hébergement
Le nombre d’hôtels à Addis-Abeba a presque été multiplié par trois ces cinq dernières années, de 417 à 1 129. Le nombre d’établissements étoilés a presque doublé, passant de 58 à 111, mais pas en raison des chaînes internationales, qui n’exploitent que cinq hôtels dans la capitale. Cette situation est en train d’évoluer avec AccorHotels et IHG qui ouvrent actuellement leurs premiers établissements dans le pays. Pas moins de 16 nouvelles chaînes hôtelières prévoient leur ouverture d’ici 2021.
Les chaînes internationales se focalisent principalement sur Addis-Abeba, ce qui devrait relever la qualité et rendre l’hébergement en ville plus abordable. Les entreprises, les organismes d’aide et organisations non gouvernementales, ainsi que des diplomates sont à l’origine de la demande d’hébergement dans la capitale. La majorité des hébergements professionnels vient d’entreprises nationales, mais cette tendance évoluera du fait que l’économie éthiopienne s’ouvre à plus d’investissement étranger.
Malgré une expansion hôtelière largement centrée sur Addis-Abeba, quelques autres sites commencent à attirer l’attention des hôteliers. Le complexe Hilton Awassa Resort & Spa sur les berges du lac Awasa et le Wyndham’s Garden Langano sur le lac Langano sont des exemples d’établissements de luxe en cours de développement au sud de la capitale.
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